Fréquence et codage des prises en charge psychiques des patients hospitalisés en court séjour
Claire Bourdais-Mannone | Yves Gendreike | Aude Clamen | Julie Teadi | Frédéric Jover | Renaud David | Faredj Cherikh | Pascal Staccini
Résumé en Français
Introduction : Cette étude a pour objectif de décrire la fréquence et le codage des prises en charge psychiques des patients hospitalisés en court séjour au Centre hospitalier universitaire de Nice en 2013. Méthodes : Différentes informations ont été mesurées : le pourcentage d’actes ambulatoires de psychiatrie ou de codes de diagnostics psychiques ; les variabilités des pratiques de codage entre le Programme de médicalisation des systèmes d’information pour les activités de médecine-chirurgie-obstétrique et le recueil d’information médicale en psychiatrie ; l’impact du codage sur le groupage des séjours. Résultats : Vingt-quatre pour cent des patients hospitalisés ont bénéficié d’une prise en charge psychique (soit un acte ambulatoire, soit un diagnostic psychique) et 3,9 % ont à la fois un acte et un diagnostic repéré. Les psychiatres de liaison utilisent davantage les codes des troubles névrotiques liés à des facteurs de stress et somatoformes (28 % vs 16 %). Les médecins des services somatiques codent davantage les troubles liés à l’utilisation de substances psychoactives (26 % vs 16 %). La présence d’une comorbidité de psychiatrie a un impact sur le classement en GHM ou niveau de sévérité pour 0,5 % des résumés standardisés de séjours. Conclusion : Cette étude montre l’importance de l’implication des acteurs de la psychiatrie dans les prises en charge de court séjour. Pour améliorer la valorisation de l’activité psychosomatique au sein d’un établissement de santé de court séjour, il serait nécessaire de travailler à une meilleure définition des règles de codage de ces pathologies, d’actualiser, et de repérer des unités fonctionnelles ou des lits dédiés aux troubles psychosomatiques.
English abstract
Introduction : The objective of this study was to describe the frequency and coding of the psychiatric management of short-stay patients admitted to Nice University Hospital in 2013. Methods : Various parameters were measured : percentage of outpatient psychiatric procedures or psychiatric diagnosis codes ; coding practice differences between the Programme de médicalisation des systèmes d’information (Medical Information System Programme) for medicine, surgery and obstetrics and psychiatric medical data records, and the impact of coding on diagnosis-related groups. Results : Twenty-four per cent of hospitalised patients received psychiatric management (either outpatient care or a psychiatric diagnosis) and 3.9% received both psychiatric management and a psychiatric diagnosis. Liaison psychiatrists more commonly used codes for neurotic and psychosomatic disorders (28% vs 16%), while somatic physicians more commonly used codes for psychoactive substance use-related disorders (26% vs 16%). The presence of psychiatric comorbidity had an impact on the DRG classification or the level of severity for 0.5% of standardized discharge summaries. Conclusion : This study illustrates the importance of the active involvement of psychiatry personnel in the management of short-stay patients. The importance of psychosomatic medicine in a short-stay institution could be improved by establishing a clearer definition of coding rules for these diseases and revising and identifying wards or beds devoted to psychosomatic disorders.
Santé publique n°2, mars-avril 2015 | p. 221 à 231 | publié le 11 juin 2015