Sur le Pont N°03

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SUR LE PONT - le Flash Email spécial Marseille 2019

Numéro 03 - Vendredi 22 novembre 2019
 

EDITO




 
RÉDUIRE LES INÉGALITÉS SOCIO-ENVIRONNEMENTALES DE SANTÉ

Le congrès de l’EUPHA appelle à construire des ponts pour plus de solidarité en santé publique. Ils sont d’autant plus importants à construire lorsqu’on traite de santé environnementale ou des effets sanitaires du changement climatique, reconnu comme la plus grande menace du 21ème siècle pour la santé globale.

Les ponts sont paradigmatiques des enjeux de communication. Communiquer avec la population, consiste notamment à délivrer des messages clairs via les nombreux médias qui s’adressent directement au public, mais c’est aussi organiser les relais, c’est-à-dire mettre à contribution les acteurs des champs de la santé, de l’éducation, de la communication, ainsi que les acteurs politiques et associatifs. La compréhension et l’engagement des citoyens et des décideurs dépendent largement de la manière dont les faits scientifiques sont partagés avec eux, et ceci nécessite d’établir des passerelles entre disciplines scientifiques, entre le monde de la recherche et celui de la décision et de l’action.

La sensibilisation et la formation des professionnels de santé sur les questions de santé environnementale, sont essentielles. Parmi les enjeux, il s’agit de préparer ceux qui prescrivent (médecins, dentistes, sages-femmes…) et dispensent (pharmaciens) des médicaments à prendre en compte l’impact environnemental de leurs pratiques (« éco-prescription ») et à aborder ces questions avec les patients. Des initiatives régionales sont à saluer comme la démarche de sensibilisation et d’accompagnement au changement dans les établissements de soin, menée avec le soutien de l’Agence régionale de santé Provence Alpes Côte d’Azur, qui vise la réduction de l’usage des produits biocides et détergents dans les établissements de santé et médico-sociaux.

La santé et le bien-être d’une population résultent d’interactions complexes entre des facteurs socio-économiques et environnementaux dans des contextes géographiques spécifiques. Les inégalités de santé peuvent être réduites par l’identification et la caractérisation
L’analyse de la façon dont ils se cumulent sur un territoire donné est essentielle pour construire des stratégies adaptées, en amont, gérer et réduire les expositions, en aval, pallier leurs conséquences. C’est une autre façon de construire des ponts, et c’est ce que souhaite explorer la Société Francophone de Santé et Environnement lors de son congrès annuel 2019, qui se tiendra la semaine prochaine (http://www.sfse. org/FR/congres/congres_2019. asp). Le thème choisi est en effet : Inégalités socio-environnementales de santé.
 

Elisabeth Gnansia, présidente de la Société Francophone de Santé et Environnement
 

POWER PONT

 


 
COMMENT AIDER LES MÈRES CAMEROUNAISES À SE SENTIR MOINS COUPABLES DE LA MALADIE DE LEUR ENFANT ?

Interview d’André Wamba, Antropologue PhD, École Normale Supérieure, Département des Sciences de l’Éducation, Université de Yaoundé I


Enseignant-chercheur à l’université Yaoundé I, André Wamba, anthropologue, poursuit des travaux sur la prise en charge des enfants souffrant de maladies chroniques, notamment le diabète. Dans le contexte camerounais, le vécu de ces maladies est marqué par une forte culpabilisation de la mère sur laquelle pèse la responsabilité de la santé de l’enfant. « La société lui reproche en quelque sorte d’avoir donné naissance à un mauvais enfant ». Quant aux pères, bien qu’ils prennent un rôle croissant s’agissant de la santé de leur enfant, ils ne sont pas tenus pour responsables de la maladie, car « protégés par l’organisation sociale ». Lorsque les mères se rendent à l’hôpital pour la prise en charge de leur enfant, elles attendent outre le traitement d’être soutenues dans leur rôle parental et déculpabilisées. Mais ce soutien leur est rarement apporté. Les enfants sont eux aussi impactés par des mécanismes de discrimination, qui les poussent à dissimuler leur maladie avec pour conséquence, d’entraver le suivi de leur traitement. Avec les professionnels de santé du Centre Mère-Enfant de la Fondation Chantal Biya, André Wamba collabore à une réflexion sur la manière dont l’éducation pour la santé peut intégrer des réponses à ces vécus de la maladie.
 
Il s’est toujours intéressé à la reconnaissance institutionnelle des médecines traditionnelles au Cameroun. Ses travaux l’on mené à s’interroger sur la manière d’articuler le travail des guérisseurs et celui des professionnels de santé : « Afin qu’ils puissent se rencontrer, une reconnaissance mutuelle est nécessaire. […] Le Cameroun ayant une très grande diversité culturelle et linguistique, la compréhension des multiples représentations sociales est complexe. Le fait de savoir comment soutenir les mères affectées par la maladie chronique de leurs enfants peut s’inspirer des guérisseurs, qui, de leur côté, connaissent diverses voies de déculpabilisation. »


 

En interne

BUILDING RAINBOW BRIDGES

L’atelier et la réunion de réseautage de la section «minorités sexuelles et de genre» de EUPHA avaient pour thème l’impact des discriminations subies par les personnes de ces groupes (LGBTQIA+ pour « lesbiennes, gays, bi, trans, queer, intersexes, asexuelles/aromantiques ») sur leur santé.

Il y était question des politiques de santé publique qui s’intéressent spécifiquement à eux et elles, notamment en santé mentale. Nous devons rester vigilant.e.s sur les questions LGBT+ et faire évoluer le droit et les pratiques professionnelles, en France comme ailleurs. Il existe une corrélation entre l’avancée des droits et l’acceptation par la société et les familles des personnes LGBT+. Malgré une législation de plus en plus favorable, il persiste un risque de stigmatisation. Pour reprendre l’idée force de la conférence, il est de notre responsabilité de jeter des ponts, de nous assurer d’un environnement inclusif et favorable afin de maintenir du lien social avec ces personnes souvent isolées. Plusieurs conférencier.e.s de Suède, Irlande et Royaume-Uni ont évoqué les troubles anxieux ou de l’humeur, les mutilations et tentatives de suicide, plus fréquents dans ces groupes que chez les personnes hétérosexuelles.

Pour faire écho au titre d’un autre atelier, pour les minorités sexuelles et de genre comme pour les autres minorités, il est temps de faire vivre : « Liberté, égalité and fraternité » dans la santé publique !
 

Les étudiants du CLiSP

 
 

les répliques de la conf'

Pouvons-nous continuer à faire de la Méditerranée un cimetière ?
 
Sophie Beau
 
La diffusion de connaissances permet de battre en brèche les idées fausses de certains partis politiques sur les migrations.
 
Isabel de la Mata
 
L’infographie permet de transmettre des résultats scientifiques facilement appropriables par le personnel politique.
 
Miklos Szocska
 
Influer sur les politiques tabac en France aura des conséquences en cascade en Afrique subsaharienne.
 
Loïc Josseran

 
 

figures de la santé publique


UNE GOUTTE D’EAU DANS LA MÉDITERRANÉE

Interview de Sophie Beau, Directrice générale et co-fondatrice de SOS Méditerranée

 
Pouvez-vous présenter votre association en quelques mots ?

SOS méditerranée, association européenne civile de sauvetage, a été créée en 2015 par Klaus Vogel, capitaine de marine marchande et moi-même pour venir en aide aux personnes migrantes qui passent par la méditerranée centrale, axe migratoire le plus mortel. Il existe une vraie dimension politique sur ce sujet humanitaire. Les pays européens ne respectent plus le droit maritime au débarquement des personnes secourues en mer.
 

Quels rôles pourraient avoir les professionnels de santé publique dans votre démarche ?

Le premier sujet critique est celui de la santé mentale qui n’est que très partiellement pris en charge. Les personnes ont vécu des traumatismes importants dans leur pays d’origine, dans les pays qu’elles et ils ont traversés et en mer. A l’arrivée sur le bateau, elles s’effondrent. A cela se rajoutent les difficultés rencontrées dans le pays d’accueil. Ce qui nous impressionne, c’est que ces personnes, malgré ces traumatismes, gardent une force mentale importante. Elles n’iront pas consulter un médecin et dire « voilà ce qui m’est arrivé ». La deuxième priorité porte sur les limites de prise en charge des mineurs et de leur impact à long terme. Plus globalement, il y a un réel besoin de mener des enquêtes auprès de cette population, notamment dans le suivi de leurs parcours.
 

Quel est l’avenir de votre association ?

Nous travaillons sur la capitalisation de la compétence humanitaire maritime, qui est aujourd’hui peu développée, en formant d’autres acteurs du monde maritime.
 

Quelle place pour SOS Méditerranée dans un congrès de santé publique ?

J’ai été surprise et heureuse d’être invitée, n’étant pas une professionnelle de santé publique. Je suis venue pour témoigner en tant qu’acteur de terrain et apporter un regard humain sur une problématique éminemment politisée.
 

Comment peut-on apporter notre soutien à votre association ?

Vous pouvez nous aider en devenant bénévole, en faisant connaître l’association autour de vous ou en relayant notre dernier appel au don (https://don. sosmediterranee.org/b/mon-don).
 

Par Cathie Faussat (ISP Tours), Sixtine de Lafforest (ISP Tours) et Louise Bourdel (ISP Paris)

 
 

LA BULLE

 

un jour à massiliA


Tout à côté du Palais de la Bourse où nous nous retrouvons ce soir, se trouvent la Canebière et bien sûr, le Vieux Port, hauts-lieux de l’histoire marseillaise !

Vous pourrez par exemple trouver le long des quais au sud, au 15 quai Rive Neuve exactement, le Bar de La Marine, dans lequel se déroule cette fameuse scène où César tente d’apprendre à Marius comment doser un Picon-citron-curaçao (ou la recette des 4/3, mais avec un GRAND tiers).

Pour repartir de EPH2019 avec la trilogie marseillaise de Marcel Pagnol dans vos bagages, pourquoi ne pas profiter d’être sur le Vieux Port pour découvrir aussi la magnifique librairie des Arcenaulx, une rue plus loin, au 25 cours Honoré d’Étienne d’Osvres ?



Image : Palais de la Bourse à Marseille
 
 

AGENDA MAISON FRANCE






 


COMITÉ DE RÉDACTION DU JOURNAL

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Rédacteur en chef : François Berdougo
Maquettage : Amandine Baron
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