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Les résidus de médicaments présentent-ils un risque pour la santé publique ?

Résumé en Français

Une prise de conscience récente des conséquences des rejets de résidus de médicaments dans l’environnement s’est développée. Ces résidus proviennent soit de sources diffuses, les plus importantes, par le rejet dans les urines et fécès et donc dans les eaux usées des substances médicamenteuses et de leurs métabolites, soit de sources ponctuelles avec parfois des concentrations très élevées dans les rejets des industries chimiques ou pharmaceutiques, des établissements de soins, mais aussi des élevages intensifs et dans l’aquaculture. Selon leurs propriétés physico-chimiques, ces substances sont plus ou moins dégradées naturellement et dans les stations d’épuration. L’efficacité de celles-ci, très aléatoire, est globalement de 60 % mais avec des variations de 2 à 99 % selon les molécules. Les boues de ces stations d’épuration, parfois très riches en substances lipophiles, sont parfois réutilisées an épandage agricole, ouvrant la voie à une possible contamination de cultures. D’autre part, l’utilisation de médicaments vétérinaires conduit les animaux à contaminer les sols soit directement soit par l’intermédiaire des lisiers et des purins. La contamination atteint également les eaux superficielles, les eaux souterraines et parfois les eaux destinées à l’alimentation humaine. L’Académie nationale de Pharmacie a donc établi des recommandations générales sur le bon usage des médicaments, la surveillance des milieux, l’évaluation des risques pour l’Homme et pour l’environnement, la prévention et la nécessité d’une réglementation plus spécifique. Plusieurs catégories de médicaments sont plus préoccupantes : les anticancéreux, les antibiotiques ainsi que les transferts d’anti-bio-résistance, et les dérivés hormonaux qui contribuent, à côté d’autres molécules, aux effets perturbateurs endocriniens déjà démontrés dans l’environnement.

English abstract

Do pharmaceutical waste and drug residue pose a risk to public health?
Recently, awareness has developed of the environmental consequences of drug waste and disposal. These residues are identified as coming from either diffuse sources, the most significant of which is via the discharge of these residues in urine and feces, and thus the sewage system and water contains these drug remnants and their metabolites, or from point sources, sometimes with very high levels of concentration in waste from chemical and pharmaceutical industries, health care settings, but also from intensive livestock farming and aquaculture. Depending on their physical chemistry properties, these substances are more or less naturally biodegradable and easily treated in sewage purification plants. The effectiveness of these treatment processes is highly random and unpredictable, but is overall around 60%, nevertheless with variations of 2-99% according to the molecules. The silt from these treatment plants, sometimes very rich in lipophilic substances is on occasion reused for agricultural application as fertilizer, paving the way for a possible contamination of crops. Furthermore, the use of veterinary drugs in animals can lead to soil contamination either directly or through manure and slurry. The contamination can equally reach and affect surface water, groundwater and sometimes the water intended for human consumption. The National academy of Pharmacy has established some general recommendations on the proper use of drugs, environmental monitoring and surveillance, risk assessment for humans and the environment, prevention and the need for prevention. Several categories of drugs are more worrying: cancer treatments, antibiotics as well as transfers of anti-bio-resistance, and hormonal derivatives which has been previously demonstrated to contribute, along with other molecules, to detrimental effects on endocrines.

Santé publique n°3, mai-juin 2010 | p. 325 à 342 | publié le 29 décembre 2010

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