L'automédication chez des patients reçus aux urgences médicales des Cliniques Universitaires de Kinshasa
Fiston Mbutiwi Ikwa Ndol | François Lepira Bompeka | Michèle Wilmet-Dramaix | Philippe Meert | Myriam Malengreau | Nazaire Nseka Mangani | Flory Muanda Tsobo | Dramane Koné
Résumé en Français
Cette étude descriptive transversale, réalisée aux Cliniques Universitaires de Kinshasa (CUK), avait pour objectif de déterminer la prévalence de l’automédication chez les malades reçus aux CUK et identifier les molécules consommées en automédication. Au total, 391 patients âgés de 14 à 92 ans admis au service d’urgences de médecine interne des CUK entre le 15/01/2011 et le 15/02/2011 ont été inclus et interrogés. Deux cent trente-trois patients sur 391 se sont automédiqués entre le début des symptômes et la consultation aux CUK, soit une prévalence d’automédication de 59,6 %. Le nombre de médicaments consommés en automédication a varié de 1 à 7. Parmi ces 233 patients, 224 (96,1 %) ont consommé des produits pharmaceutiques seuls, 4 (1,7 %) des médicaments traditionnels africains seuls, 1 (0,4 %) des médicaments de la médecine chinoise seuls, et 4 (1,7 %) ont combiné des produits pharmaceutiques et des médicaments traditionnels africains. Les produits pharmaceutiques les plus utilisés étaient les analgésiques et antipyrétiques (44,3 %), les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) (26,3 %), les antipaludiques (20,6 %) et les antibiotiques (12,3 %). Le paracétamol était l’analgésique et antipyrétique le plus consommé (89,1 %). Parmi les AINS, le diclofénac (65 %) a prédominé. Les combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (40,4 %) étaient les antipaludiques les plus utilisés. Les antibiotiques les plus cités étaient les β-lactamines (amoxicilline et ampicilline) (42,9 %). Cette étude montre que l’automédication est un choix thérapeutique de la majorité des patients avant leur recours aux CUK. Elle concerne surtout des produits d’origine pharmaceutique, couramment prescrits, dont l’utilisation inadéquate pourrait entraîner un risque sanitaire individuel et/ou communautaire.
English abstract
A cross-sectional descriptive study was conducted at Kinshasa University Hospital (KUH) to determine the prevalence of self-medication among patients admitted to KUH and to identify commonly used drugs. 391 patients aged 14 to 92 years admitted to the KUH emergency department between 15 January and 15 February 2011 were included in the study. 233 patients out of a total of 391 (59.6%) used self-medication between the onset of symptoms and the visit to KUH. The number of drugs used ranged from 1 to 7. Of the 233 patients who practiced self-medication, 224 (96.1%) used pharmaceutical drugs alone, 4 (1.7%) used traditional African remedies alone, 1 (0.4%) used Chinese medicine alone, and 4 (1.7%) combined pharmaceutical drugs with traditional African remedies. Analgesics and antipyretics (44.3%), non-steroidal anti-inflammatory drugs (NSAIDs) (26.3%), antimalarials (20.6%) and antibacterials (12.3%) were the most commonly used pharmaceutical drugs. Paracetamol was the most commonly used analgesic and antipyretic (89.1%). Among NSAIDs, diclofenac (65%) was the most widely used. Artemisinin-based combination drugs (40.4%) were the most commonly used antimalarials, with lumefantrine being the most common. The most widely reported antibacterials were beta-lactam antibiotics (ampicillin and amoxicillin) (42.9%). The results show that self-medication, based mainly on commonly prescribed pharmaceutical drugs, appears to be a common therapeutic option before seeking hospital care and may be a major threat to individual and community health.
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Texte intégral sur www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=SPUB_132_0233
Santé publique n°2, mars-avril 2013 | p. 233 à 240 | publié le 26 août 2014
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