Manipulation des cytostatiques dans les services d’oncologie d’un Centre Hospitalo-Universitaire algérien
Résumé en Français
Introduction : Une étude a été réalisée dans les services d’oncologie d’un centre hospitalo-universitaire algérien dont l’objectif était d’analyser les conditions de manipulation des cytostatiques.
Matériels et méthodes : Nous avons opté pour une évaluation des conditions du travail en 2014 avec une réévaluation après l’inauguration d’un centre de lutte anti cancer en 2015.
Nous avons utilisé des outils validés : le questionnaire professionnel, le support de monographie des services de soins et le support de l’audit des services d’oncologie.
Les résultats ont été comparés aux bonnes pratiques et les services d’oncologie ont été classés selon le pourcentage de conformité : non-conformité (< 69 %), conformité partielle (70-79 %), conformité substantielle (80-94 %) et conformité élevée (95-100 %). L’exposition a été évaluée par le calcul de l’indice de contact cytotoxique (ICC).
Résultats : Les services d’oncologie sont hébergés dans trois hôpitaux. La reconstitution se fait dans des salles de soins non spécifiques sans moyens de protection collective. Parmi les services d’oncologie, 62 % étaient classés en niveau d’exposition 2 et 3 exigeant des mesures de prévention collective. Il s’agit des services d’oncologie, de gynécologie et d’hématologie.
Le niveau de conformité est très faible (28 %).Tous les services sont classés non conformes pour l’ensemble des items. La conformité intéresse beaucoup plus la formation, le contrôle de qualité et les mesures d’hygiène. Une amélioration des conditions de manipulation des cytostatiques a été enregistrée en 2015. Elle a concerné la formation du personnel, le recrutement des biologistes et des pharmaciens, la superficie, l’hygiène des locaux, le stockage des cytostatiques et les équipements de protection individuelle et collective.
Conclusion : Au regard de notre étude, il semble pertinent d’améliorer les conditions de manipulation des cytostatiques par la mise en place d’un programme de surveillance médico-environnementale avec la participation de tous les acteurs de prévention.
English abstract
Introduction: A study was conducted in the oncology wards of an Algerian university hospital in order to analyse cytostatic handling conditions.
Materials and methods: Working conditions were evaluated in 2014 and then re-evaluated after opening of the cancer centre in 2015, using validated tools: professional questionnaire, ward monograph support and oncology ward audit support.
The results were compared to clinical practice guidelines and oncology wards were classified according to the percentage compliance: non-compliance (< 69%), partial compliance (70-79%), substantial compliance (80-94%) and high compliance (95-100%). Exposure was evaluated by calculating the Cytotoxic Contact Index (CCI).
Results: Oncology wards are situated in three hospitals. Reconstitution is performed in nonspecific treatment rooms with no collective protection measures. 62% of oncology units (oncology, gynaecology and haematology wards) were classified as level 2 and 3 exposure, requiring collective prevention measures.
The level of compliance was very low (28%). All wards were classified as non-compliant for all items. Compliance essentially concerned training, quality control and hygiene measures. An improvement of cytostatic handling conditions was observed in 2015, concerning personnel training, recruitment of clinical pathologists and pharmacists, floorspace and hygiene of premises, storage of cytostatic agents and individual and collective protection equipment.
Conclusion: In the light of this study, it appears relevant to improve cytostatic handling conditions by setting up a medical and environmental surveillance programme with the participation of all prevention personnel.
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Texte intégral sur www.cairn.info/revue-sante-publique-2017-2-page-285.htm
Santé publique n°2, mars-avril 2017 | p. 285 à 291 | publié le 26 juin 2017