Alcool et grossesse en Lorraine : étude des pratiques professionnelles et aide au repérage
Résumé en Français
Contexte : L’Ensemble des Troubles Causés par l’Alcoolisation Fœtale (ETCAF), représente la première cause non génétique de handicap mental chez l’enfant. « Zéro alcool » pendant la grossesse est préconisé mais aucun outil de repérage n’est mis à disposition des professionnels de la périnatalité. Afin d’améliorer la prévention de l’ETCAF en Lorraine, le Réseau Périnatal Lorrain (RPL) a réalisé un état des lieux des pratiques des professionnels de la périnatalité et a proposé un outil d’aide au repérage.
Matériels et méthodes : L’outil proposé est un auto-questionnaire associant l’AUDIT-C [3] et le T-ACE [4]. Cent professionnels tirés au sort ainsi que l’ensemble des sages-femmes de Protection Maternelle et Infantile de Meurthe-et-Moselle ont été interrogés sur leur pratique puis ont testé l’auto-questionnaire.
Résultats : Les sages-femmes (98 %) se sont significativement plus mobilisées que les médecins (53 %) (p < 0,0001). On note que 32 % des professionnels interrogés rencontrent des difficultés à évoquer la question de l’alcool et 30 % souhaitent une formation. La majorité des professionnels ayant testé l’outil l’ont trouvé adapté. Les femmes enceintes ont facilement répondu au questionnaire. Seules 15 femmes déclarent consommer de l’alcool enceintes alors que l’auto-questionnaire révèle que 38 nécessiteraient un suivi particulier.
Discussion : La mobilisation des professionnels et en particulier des médecins, sur cette thématique est difficile. Les professionnels souhaitent une aide pour repérer les conduites à risque. L’outil proposé facilite ce repérage mais il nécessite des améliorations.
Conclusion : Le RPL doit trouver de nouveaux moyens pour mobiliser les professionnels, organiser des formations et améliorer l’outil afin que la consommation d’alcool soit systématiquement évoquée en consultation.
Matériels et méthodes : L’outil proposé est un auto-questionnaire associant l’AUDIT-C [3] et le T-ACE [4]. Cent professionnels tirés au sort ainsi que l’ensemble des sages-femmes de Protection Maternelle et Infantile de Meurthe-et-Moselle ont été interrogés sur leur pratique puis ont testé l’auto-questionnaire.
Résultats : Les sages-femmes (98 %) se sont significativement plus mobilisées que les médecins (53 %) (p < 0,0001). On note que 32 % des professionnels interrogés rencontrent des difficultés à évoquer la question de l’alcool et 30 % souhaitent une formation. La majorité des professionnels ayant testé l’outil l’ont trouvé adapté. Les femmes enceintes ont facilement répondu au questionnaire. Seules 15 femmes déclarent consommer de l’alcool enceintes alors que l’auto-questionnaire révèle que 38 nécessiteraient un suivi particulier.
Discussion : La mobilisation des professionnels et en particulier des médecins, sur cette thématique est difficile. Les professionnels souhaitent une aide pour repérer les conduites à risque. L’outil proposé facilite ce repérage mais il nécessite des améliorations.
Conclusion : Le RPL doit trouver de nouveaux moyens pour mobiliser les professionnels, organiser des formations et améliorer l’outil afin que la consommation d’alcool soit systématiquement évoquée en consultation.
English abstract
Background: Foetal alcohol spectrum disorder (FASD) is the main non-genetic cause of mental disability in children. “The zero alcohol rule” during pregnancy is recommended but no tracking tool is available to perinatal professionals. In order to improve prevention of FASD in Lorraine, the Lorraine Perinatal Network conducted an assessment of current practices by perinatal professionals and proposed a tool to facilitation detection of FASD.
Materials and Methods: The proposed tool is a self-assessment questionnaire combining the AUDIT-C and T-ACE procedures. One hundred randomly selected professionals and all midwives of the Department of Maternal and Child Health (Meurthe-et-Moselle) were asked about their practices before filling in the self-assessment questionnaire.
Results: Midwives (98%) were significantly more involved than doctors (53%) (p < 0.0001). 32% of the professionals interviewed encountered difficulties talking about alcohol and 30% were willing to be trained in this issue.
The majority of professionals who tested the tool found it to be appropriate. Pregnant women easily answered the questionnaire. Only 15 women reported drinking alcohol during pregnancy, while the self-administered survey revealed that 38 women required specific monitoring.
Discussion: It remains difficult to encourage active participation of professionals, especially doctors, in this field. Professionals expressed the need for an aid to detection of high-risk behaviours. The proposed tool facilitates detection, but there is still room for improvement.
Conclusion: The Perinatal Network must find new means to mobilize professionals, organize training programmes and improve the tool so that drinking can be systematically discussed during prenatal visits.
Materials and Methods: The proposed tool is a self-assessment questionnaire combining the AUDIT-C and T-ACE procedures. One hundred randomly selected professionals and all midwives of the Department of Maternal and Child Health (Meurthe-et-Moselle) were asked about their practices before filling in the self-assessment questionnaire.
Results: Midwives (98%) were significantly more involved than doctors (53%) (p < 0.0001). 32% of the professionals interviewed encountered difficulties talking about alcohol and 30% were willing to be trained in this issue.
The majority of professionals who tested the tool found it to be appropriate. Pregnant women easily answered the questionnaire. Only 15 women reported drinking alcohol during pregnancy, while the self-administered survey revealed that 38 women required specific monitoring.
Discussion: It remains difficult to encourage active participation of professionals, especially doctors, in this field. Professionals expressed the need for an aid to detection of high-risk behaviours. The proposed tool facilitates detection, but there is still room for improvement.
Conclusion: The Perinatal Network must find new means to mobilize professionals, organize training programmes and improve the tool so that drinking can be systematically discussed during prenatal visits.
Santé publique n°6, novembre-décembre 2015 | p. 797 à 808 | publié le 19 février 2016