Depuis une dizaine d’année en France, la fin de vie est devenue un problème de santé publique. L’objectif de cette étude est de rendre compte des décisions de limitation des thérapeutiques actives aux urgences. Nous avons cherché à analyser et comprendre les pratiques et les logiques d’action et de décision des équipes soignantes de deux services d’urgences au travers de 23 entretiens (22 entretiens individuels et 1 entretien collectif) menés avec des médecins, infirmiers, aides-soignants et membres des familles. À partir des thèmes des recommandations de la Société Francophone de Médecine d’Urgence, nous examinons la place du médecin, de l’équipe soignante, de la famille et du patient dans ces décisions. Il en ressort qu’au-delà des principes généraux que les professionnels approuvent, c’est la mise en œuvre pratique des recommandations qu’il est aujourd’hui nécessaire d’accompagner si l’on souhaite voir les pratiques changer.