Dépistages ciblés proposés dans 6 foyers de migrants à Paris en 2005 : étude de faisabilité et d'impact
Résumé en Français
Dans le cadre de visites organisées par le Service de dépistage radiologique itinérant de la tuberculose à Paris, une permanence médicale s’est tenue dans six foyers de migrants pour proposer aux résidents en plus du dépistage radiologique, un recueil d’urines pour le dépistage de la bilharziose ; et dans un second temps, une consultation gratuite de diagnostic et d’orientation (CDO) dans un centre médico-social (CMS) proche du foyer visité. L’objectif de cette étude est d’évaluer la faisabilité et l’impact de dépistages effectués sur site et en CDO. Sur les 97 personnes ayant bénéficié d’un entretien individuel en foyer, 52 ont fait le dépistage de la bilharziose urinaire et 3 cas ont été détectés (5,7 %). En CDO, 57 personnes sont venues sur 75 rendez vous proposés. À l’issue de l’action, 33 pathologies ont été détectées chez 24 patients : infection à VHB (7 cas), bilharziose urinaire (9 cas), parasitoses intestinales (5 cas), infection sexuellement transmissible (2 cas), infection à VIH 2 (1 cas) et des pathologies non infectieuses en moindre nombre. Les sujets détectés avec une pathologie curable ont été traités. Aller au-devant des personnes dans les foyers de migrants entraîne un bénéfice général pour le dépistage de la bilharziose urinaire, cependant moins performant sur site qu’à l’issue des CDO, et de l’infection à VHB. Cette prise de contact personnalisée au foyer aide le migrant à venir consulter dans un CMS voisin et rencontrer un travailleur social. En revanche, le suivi des affections chroniques détectées est incertain et coûteux pour les patients sans couverture complémentaire. La poursuite des permanences médicales sur site et l’initiative d’actions de prévention sont recommandées dans ces établissements.
English abstract
Within the framework of the Mobile Radiological TB Screening Unit of the Health Department of Paris (DASES), six migrant worker housing units were selected to benefit from the presence of a health care professional on-site. This presence would ensure that following a chest X-Ray, residents would be offered the possibility of an interview with a general practitioner about Schistosoma haematobium (Sch. h.) including: collection of a urine specimen on-site (microscopic detection of eggs performed at the lab the next day), and free medical consultation (CDO) in a neighbouring municipal free clinic proposed to people expressing a health problem. The objective is to assess feasibility and impact of screenings undertaken on-site and thereafter, within free clinics. CDO have been created for precarious populations by the DASES in 1998. 97 persons received an individual interview, of which 52 have undergone Sch. h. screening. 3 cases were found (5.7%). 57 persons went to the CDO out of 75 to whom it was offered (18 no-show). In total, 33 pathologies were detected among 24 patients: HBV infection (7 cases), Sch. h. (9 cases), intestinal parasitic infection (5 cases), sexually transmitted infection (2 cases), HIV-2 infection (1 case) and fewer non infectious diseases. The treatable diseases detected have all been treated free of charge. Community health services which involve screening and assessment by going directly to those persons in migrant worker housings is worthwhile for Sch. h. (although it is less efficient on-site than in CDO) and for HBV screening. This personalized, individual, and targeted contact supports the development trust and confidence of the migrants in order to then visit a GP and a social worker in a Municipal Clinic. But the follow-up of people diagnosed with a chronic disease is uncertain and costly for patients without full social security coverage. The continuation of such prevention programmes is recommended in such housing units
Santé publique n°6, novembre-décembre 2008 | p. 547 à 559 | publié le 7 mai 2009