L'expérience burkinabè de constitution d'un Comité Consultatif Communautaire pour un meilleur accompagnement des projets de recherche sur le VIH
Abdramane Berthé | Isidore Traoré | Josiane Somé | Lalla Berthé-Sanou | Souleymane Salouka | Jérémi Rouamba | Philippe Mayaud | Nicolas Nagot | Nicolas Meda
Résumé en Français
Introduction : de nos jours, les Comités Consultatifs Communautaires (CCC) sont devenus des indicateurs de bonne implication communautaire dans les recherches en santé partout dans le monde. En Afrique subsaharienne, la naissance des CCC est encore récente dans quelques pays. Beaucoup de pays se posent la question : comment créer et rendre fonctionnel un comité consultatif communautaire ? L’objectif de cet article est de décrire la constitution de deux CCC au Burkina Faso. Méthodes : cette étude qualitative a intégré une phase « revue de la littérature », une phase de collecte de données qui s’est déroulée auprès de 27 personnes (chercheurs, responsables d’associations ou de réseaux d’associations de lutte contre le Sida et partenaires techniques et/ou financiers locaux de ces associations) et une phase de mise en oeuvre des résultats. Les participants à l’étude ont été sélectionnés de façon raisonnée. L’étude a respecté les principes de l’éthique de la recherche. Les données ont été transcrites et analysées manuellement. Résultats : les chercheurs et/ou les communautaires peuvent être à l’origine de la constitution d’un CCC. Pour constituer le CCC, les éléments importants sont : le profil des individus et/ou des structures, le dynamisme des membres, le renforcement de leur compétence/capacité. Le CCC doit être indépendant des chercheurs et viser la pérennité. Discussion : les difficultés de la pérennité et la mauvaise perception des CCC restent posées. Au fur et à mesure que dure la collaboration entre les membres du CCC et les chercheurs, ceux-ci améliorent leurs connaissances en éthique de la recherche. La communauté peut alors les percevoir comme des défenseurs des chercheurs.
English abstract
Introduction: Community Advisory Committees (CAC) have become indicators of good community involvement in health research all over the world. CACs have been developed only recently in several Sub-Saharan African countries. Many countries wonder about how to create and ensure good functioning of a community advisory committee. The objective of this article is to describe the creation of two CACs in Burkina Faso. Methods: This qualitative study comprised a literature review phase, a data collection phase conducted on a sample of 27 subjects (research scientists, representatives of AIDS associations or networks and the local technical and/or financial partners of these associations) and an implementation phase. Study participants were selected on a rational basis, the study complied with the ethical principles of research and data were transcribed and analysed manually. Results: Scientists and/or community workers may initiate the creation of a CAC based on the following main elements: the profile of individuals and/or structures, the dynamism of CAC members, reinforcement of their skills and capacities. The CAC must be independent of research scientists and must be designed to be sustainable. Discussion: The difficulties of sustainability and the poor perception of CACs remain major challenges. Continuing collaboration between CAC members and research scientists improves their knowledge in the field of research ethics, allowing the community to perceive CACs as supporters of research.
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Texte intégral sur www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=SPUB_136_0829
Santé publique n°6, novembre-décembre 2013 | p. 829 à 837 | publié le 27 janvier 2014