Alcool, tabac, cannabis, anxiété et dépression des étudiants en 2e année de médecine. Repérer pour agir
Résumé en Français
Introduction : Les consommations excessives d’alcool et de drogues illicites chez les étudiants ont des répercutions négatives sur leur santé, leur enseignement et sur la société en général. Les étudiants en médecine ne font pas exception. Méthodes : L’objectif de cette étude était d’évaluer les consommations d’alcool, de tabac et de cannabis ainsi que les niveaux d’anxiété et de dépression des étudiants admis en deuxième année de médecine, à partir d’auto-questionnaires anonymes reprenant les tests AUDIT, FAGERSTRÖM, CAST et HAD. Résultats : Cent quatre-vingt-dix-huit étudiants sur les 207 concernés ont accepté de participer. La consommation excessive d’alcool était plus importante chez les femmes que chez les hommes (35 % contre 22 %), mais les dépendantes sont moins nombreuses (2 % contre 8 %) (p < 0,05). Les fumeurs de tabac représentaient 16 % des étudiants, dont 80 % ne présentaient pas de dépendance. La proportion des étudiants fumant du cannabis était de 15 %, dont 52 % auraient une consommation problématique. Chez les femmes 21 % avaient un trouble anxieux suspecté et 23 % un trouble anxieux avéré, contre pour les hommes 17 % et 6 % (p = 0,002). Trois pour cent (3 %) avaient un trouble dépressif suspecté, et 0,5 % des signes de dépression avérés. La consommation d’alcool à risque était significativement liée à la consommation de cannabis à risque. Il n’a pas été retrouvé de lien entre l’anxiété ou la dépression et ces consommations. Discussion : Les médecins semblent particulièrement touchés par les troubles psychologiques ou les addictions et les étudiants en médecine sont paradoxalement moins susceptibles que la population générale de recevoir les soins appropriés à leur état de santé. Les facultés doivent offrir un suivi et une aide aux étudiants qui en ont besoin afin d’améliorer leur santé, mais aussi afin qu’ils puissent être en mesure de fournir des soins et des messages éducatifs adaptés à leurs patients.
English abstract
Introduction: Excessive alcohol consumption and illicit drug use among students have negative repercussions on their health, education and society in general. Medical students are no exception. Methods: The objective of this study was to evaluate the consumption of alcohol, tobacco and cannabis as well as levels of anxiety and depression of students admitted to the second year of medical studies based on anonymous self-administered questionnaires containing the following tests: AUDIT, Fagerstrom, CAST and HAD. Results: 198 of the 207 students involved agreed to participate. Excessive alcohol consumption was higher among women than among men (35% versus 22%), but fewer women were alcoholdependent (2% versus 8%) (p < 0.05). 16% of students were tobacco smokers, with no signs of dependence in 80% of cases. 15% of students smoked cannabis and 52% of them presented problem use. 21% of women had a suspected anxiety disorder and 23% had a proven anxiety disorder, versus 17% and 6% of men, respectively (p = 0.002). 3% had a suspected depressive disorder and 0.5% had a proven depressive disorder. High-risk alcohol consumption was significantly correlated with high-risk cannabis use. No correlation was demonstrated between anxiety or depression and these consumptions. Discussion: Doctors appear to be particularly affected by psychological disorders or addictions and medical students are paradoxically less likely than the general population to receive appropriate care. Universities must provide monitoring and support for students in order to improve their health, but also to enable them to provide care and appropriate educational messages to their patients.
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Texte intégral sur www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=SPUB_145_0613
Santé publique n°5, septembre-octobre 2014 | p. 613 à 620 | publié le 16 décembre 2014