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L'accès libre à la kinésithérapie : un processus à inventer pour la France

Résumé en Français

Les premières initiatives d’accès libre datent de 1976 et de nombreux pays anglophones ont suivi ce mouvement qui vise à supplanter la consultation d’un médecin pour certains actes, hormis le diagnostic. En France, les coopérations dans ce domaine sont exceptionnelles. L’accès direct doit être différencié des pratiques avancées, à l’hôpital, dans les domaines de l’orthopédie, les troubles musculo-squelettiques, l’évaluation préopératoire et l’arthroplastie de hanche et de genou. À l’hôpital, ce sont les hommes de 40 à 59 ans qui ont recours à cette forme de consultation, avec une excellente corrélation comprise entre 86 et 100 % en comparaison avec la pratique du médecin, ouvrant la porte à l’accès libre. La trajectoire apparemment réussie du Québec et l’opinion des Suisses interrogés mettent en perspective une trajectoire très différente. Dans ce domaine, la France possède une place à part, car si les coopérations avec les médecins sont encouragées, elles sont l’exception, malgré un maillage territorial favorable. Les points forts et les points faibles sont envisagés, mais il semble bien que de nombreux obstacles et enjeux freinent cette procédure. Les affections chroniques se prêtent parfaitement à ces échanges de pratiques, quand bien même d’autres professionnels ont déjà investi ce domaine. Délégations et transferts de pratiques seraient le témoin d’une autonomie professionnelle en devenir, sous forme d’un accès libre partiel.

English abstract

The first direct access initiatives were conducted in 1976 and many English-speaking countries have followed this movement, which is designed to obviate a visit to the doctor for certain procedures, apart from diagnosis. Cooperative actions in this field are exceptional in France. Direct access must be distinguished from advanced practices in hospital in the fields of orthopaedics, musculoskeletal disorders, preoperative assessment and total hip and knee replacement. In hospital, men between the ages of 40 and 59 years have access to this type of consultation, with an excellent correlation between 86% and 100% compared to the physician’s practice, opening the way to direct access. The apparently successful trajectory in Quebec and the opinion of the Swiss subjects interviewed reveal a very different trajectory. France occupies a special place in this field, as, although cooperative actions with physicians are encouraged, they are exceptional, despite a favourable territorial coverage. Strong points and weak points are considered, but it appears that this process is hampered by numerous obstacles and challenges. Chronic diseases are perfectly suitable for these exchanges of practices, as many other professionals are already active in this field. Delegations of responsibility and transfers of practices indicate a growing professional autonomy in the form of partial direct access.

Santé publique n°5, septembre-octobre 2014 | p. 669 à 677 | publié le 16 décembre 2014

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