Les acteurs de la loi HPST confrontés à la recentralisation du secteur médicosocial
Résumé en Français
Hypothèse : Par la loi HPST du 21 juillet 2009, l’État semble vouloir reprendre en mains le contrôle du secteur médicosocial en utilisant les instruments élaborés pour le secteur hospitalier, budgets contraints, contrats d’objectifs et de moyens, mise en concurrence des établissements et services, etc. Aussi, l’hypothèse d’une recentralisation des politiques médicosociales par les Agences Régionales de Santé en France (ARS) a été posée dans cet article.
Méthode et données : L’analyse sémantique de 27 entretiens avec les acteurs internes et externes des ARS a été réalisée à l’aide du logiciel Alceste afin de décrire et analyser le positionnement de l’ARS avec les acteurs-clés du secteur médicosocial dans deux régions en 2011.
Résultats : Le style de planification et la forme du transfert des savoir-faire du sanitaire ont mobilisé les institutions, alors que l’intensité du virage ambulatoire et les modalités d’analyse des besoins mobilisaient les professionnels. Les compromis ont été dépendants de la forme de légitimité démocratique, élective ou participative.
Conclusion : L’hypothèse de la recentralisation de la politique de santé par les ARS lors de la période 2009-2013 peut être rejetée au profit d’une reconfiguration des activités et des ressources des acteurs régionaux au centre (ARS et Conseils Départementaux) mais aussi à la périphérie (Délégations territoriales, Fédérations d’associations).
English abstract
Hypothesis: The 2009 Hospital, Patients, Health and Territories Act crystallises a central government attempt to regain control over the social and long term care sector, which involves the utilisation of policy instruments borrowed from the hospital sector: capped budgets, agreements on targets and resources, competitive tendering or quasi-market mechanisms involving hospitals and services, etc. This paper is therefore based on the hypothesis of a recentralisation and healthicization of the social and long term care sector, with a key role for the regional health authorities.
Method and data: 27 semi-structured interviews were conducted with actors operating within and outside the regional health agencies and thereafter analysed using Alceste. The aim was to describe and to analyse the positioning of the RHAs in relation to key actors of the social and long-term care sector in 2 regions in 2011.
Results: Key issues for public organisations include the style of planning and knowhow transfer, while the professionals were chiefly concerned with the intensity of the ambulatory turn and needs analysis methodology. The compromises forged were related to types of democratic legitimacy, namely representative or participatory democracy.
Conclusion: There is little evidence to support the initial hypothesis, namely the existence of a link between the creation of RHAs and a recentralisation of health policy between 2009 and 2013. One may rather suggest that a reconfiguration of the activities and resources of the actors operating at the centre (RHAs and conseils départementaux) and at the periphery (territorial units of the RHAs and third sector umbrella organisations) has occurred.
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Texte intégral sur www.cairn.info/revue-sante-publique-2017-3-p-345.htm
Santé publique n°3, mai-juin 2017 | p. 345 à 360 | publié le 5 septembre 2017