Évaluation de l'application des directives nationales de prise en charge des cas de paludisme au CHU de Bobo-Dioulasso
Résumé en Français
Introduction : Évaluer la conformité avec les directives nationales, du diagnostic et du traitement du paludisme au CHU Souro Sanou de Bobo-Dioulasso. Méthodes : Il s’est agi d’une étude descriptive transversale à partir des dossiers des cas hospitalisés en 2012 dans les départements de Médecine et de Pédiatrie. Tous les cas étiquetés « paludisme » à l’admission et à la sortie et dont le dossier était complet ont été inclus. Résultats : 1 722 dossiers ont été colligés dont 1 674 cas étiquetés « paludisme compliqué » (97,22 %). L’âge moyen des cas était de 2,65 ans [95 % IC : 2,41 – 2,90 ans] ; 87,63 % des cas avaient moins de 5 ans. Le sex-ratio était de 1,22. Le diagnostic était conforme aux directives dans 13,82 % des cas. Le taux de conformité du diagnostic ne différait pas avec la gravité du paludisme (p = 0,78) mais avec le groupe d’âge : 13,12 % chez les moins de 5 ans contre 18,78 % chez les 5 ans et plus (p = 0,02). Parmi les cas étiquetés « paludisme compliqué » (PC), on dénombrait 1,47 % de cas de paludisme non compliqué (PNC) ; inversement, il y avait 4,17 % de cas de PC parmi les cas étiquetés PNC. Au total, 242 cas (14,05 %) étaient des cas confirmés de paludisme contre 1480 cas (85,95 %) présomptifs. Sur le plan thérapeutique, le traitement était conforme aux directives dans 57,49 %. Le taux d’adéquation du traitement était plus important chez les cas de PC (58,90 % versus 8,33 %, p < 0,01) et dans le groupe d’âge des moins de 5 ans (58,71 % versus 48,30 %, p = 0,02). Conclusion : Cette étude a montré que les pratiques en matière de prise en charge des cas de paludisme au CHU de Bobo concordaient peu avec les directives. L’identification des facteurs de leur non-respect permettrait de trouver des mesures idoines afin d’améliorer leur application et contribuer au recul du paludisme dans le pays.
English abstract
Introduction : To evaluate compliance with national guidelines concerning the diagnosis and treatment of malaria at Souro Sanou university hospital in Bobo-Dioulasso. Methods : This was a cross-sectional descriptive study based on the medical records of patients hospitalised in the Medicine and Paediatrics departments in 2012. All cases labelled as “malaria” on admission and on discharge, for which the medical records were complete, were included in the study. Results : Of the total of 1,722 cases collected, 1,674 cases (97.22%) were labelled as “severe malaria”. The mean age of these patients was 2.65 years [95% CI : 2.41-2.90 years] ; 87.63% of cases were under the age of 5 years. The sex-ratio was 1.22. The diagnosis complied with guidelines in 13.82% of cases. The rate of compliance with the diagnosis did not differ according to the severity of the disease (p = 0.78), but differed according to age-group : 13.12% in subjects under the age of 5 years versus 18.78% in subjects over the age of 5 years (p = 0.02). Cases labelled as “severe malaria” (SM comprised 1.47% of cases of “uncomplicated malaria” (UCM) ; inversely, 4.17% cases of SM were identified among cases labelled as UCM. Overall, 242 cases (14.05%) were confirmed cases of malaria versus 1,480 cases (85.95%) of presumed malaria. Treatment complied with guidelines in 57.49% of cases. The adequate treatment rate was higher for cases of SM (58.90% versus 8.33%, p < 0.01) and in children under the age of 5 years (58.71% versus 48.30%, p = 0.02). Conclusion : This study demonstrated poor compliance with clinical practice guidelines concerning the management of malaria in Bobo-Dioulasso university hospital. Identification of factors responsible for poor compliance with these guidelines may help to identify appropriate measures to improve compliance and contribute to control of malaria in the country.
Santé publique n°2, mars-avril 2015 | p. 265 à 273 | publié le 11 juin 2015