Impact d'une formation pour les médecins généralistes sur la participation au dépistage du cancer colorectal
Emilie Thu-Thon | Rodolphe Charles | Patrick Froger | Bruno Meyrand | Etienne Paré | Béatrice Trombert
Résumé en Français
Objectif : la mortalité par cancer colorectal en 2011 en France s’élevait à 13,8/100 000 hommes et à 8,2/100 000 femmes. La participation au dépistage de masse restant insuffisante, une formation a été proposée à des généralistes des départements Drôme-Ardèche. L’objectif consistait à évaluer son impact à un an. Méthodes : cette étude a comparé le groupe de médecins volontaires formés au reste des généralistes des deux départements. Il s’agissait premièrement de mesurer le taux de participation sur la patientèle âgée de 50 à 74 ans « vue en consultation » dans l’année suivant la formation, secondairement d’évaluer le taux de participation sur la patientèle « totale » des 50-74 ans par médecin, et d’évaluer la conviction (tests effectués/tests remis) et la pédagogie (tests interprétables/ tests effectués) des médecins. Résultats : la formation a eu lieu au printemps 2011 avec 35 participants. Dans le groupe formé, le nombre de tests réalisés s’élevait à 0,29 par patient cible vu en consultation (vs 0,17 dans le groupe non formé, 604 médecins) avec une différence significative (p < 0,0001). Le nombre de tests réalisés sur la population totale des 50-74 ans atteignait 0,24 par patient (vs 0,14) avec p < 0,001. L’indice de conviction s’élevait à 0,85 (vs 0,90) avec p < 0,0008 et l’indice de pédagogie à 0,94 (vs 0,93) avec p non significatif. Conclusion : la formation a eu un faible impact en termes de participation au dépistage, les médecins formés ont toutefois distribué et fait réaliser plus de tests.
English abstract
Aim: Colorectal cancer mortality in France in 2011 was 13.8/100,000 men and 8.2/100,000 women. As participation in mass screening remains insufficient, training was proposed to general practitioners in the Drôme-Ardèche departments. The objective of this study was to assess the impact of this training after one year. Methods: This study compared a group of trained volunteers with the other general practitioners in the two departments. The participation rate was measured in patients aged 50 to 74 years examined during the year following the training programme. The participation rate was then assessed on the total population of patients aged 50 to 74 seen by each practitioner, and the practitioner’s degree of conviction (tests performed / test kits delivered) and the clarity of instructions (interpretable tests / tests performed) were assessed. Results: Thirty-five general practitioners attended the training programme in Spring 2011. The number of tests performed in this group of trained GPs was 0.29 per target patient examined (vs 0.17 among the 604 practitioners who did not attend the training programme) with a significant difference (p < 0.0001). The number of tests performed on the total patient population aged 50 to 74 was 0.24 per patient (vs 0.14) with p < 0.001. The conviction index was 0.85 (vs 0.90) with p < 0.0008 and the clarity of instructions index was 0.94 (vs 0.93) (p not significant). Conclusion: The training programme had a limited impact on participation in colorectal cancer screening, but trained practitioners nevertheless distributed more test kits and more tests were performed.
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Texte intégral sur www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=SPUB_136_0775
Santé publique n°6, novembre-décembre 2013 | p. 775 à 783 | publié le 27 janvier 2014