Les 24 et 25 octobre, la SFSP a participé au 20^ème Congrès de la Société Française de Lutte contre le Sida (SFLS), qui se tenait à La Rochelle et dont le thème était consacré à l’Innovation.

François Berdougo, Délégué général, était invité à modérer une session dédiée à « Innovation dans l’évaluation », au sein de laquelle intervenait notamment Linda Cambon, administratrice de la SFSP. Co-directrice de l’équipe « Méthodes de recherche interventionnelle en santé des populations » de l’ISPED (Bordeaux Population Health  Research Center, U1219), elle était invitée à présenter les enjeux de l’évaluation des interventions en santé publique. Le contexte actuel de la lutte contre le VIH/sida est celui de la mise en œuvre de stratégies populationnelles alliant recours au dépistage et initiation immédiate d’un traitement antirétroviral chez les personnes porteuses du virus afin d’atteindre les objectifs « 3 x 90 » fixés par l’ONUSIDA, ainsi qu’intensification du déploiement d’outils pharmaceutiques de prévention (prophylaxie pré-exposition, Prep) chez les personnes séronégatives. Alors que l’efficacité de ces interventions a été démontrée, il est essentiel de déployer des démarches d’évaluation « en vie réelle », c’est-à-dire qui prennent en compte l’ensemble des facteurs qui influencent leur mise en œuvre, afin de pouvoir mieux en mesurer les effets et l’impact. Pour en savoir plus, on peut se référer au dernier article publié par Linda Cambon, qui développe la notion de « système interventionnel ». La session a également permis à Marlène Guillon, Maître de conférences en économie de la santé à l’Université de Montpellier, de présenter d’intéressantes données d’évaluation du rapport coût-efficacité des stratégies de Prep.

Enfin, Clarisse Fortemaison, de la coordination du Groupe interassociatif TRT-5/CHV, a présenté l’engagement de ce collectif de 15 associations de représentants de personnes concernées par l’infection à VIH et les hépatites virales dans l’évaluation des médicaments. Cette activité se déploie dans le cadre des processus de consultation mis en œuvre par la Haute Autorité de Santé, qui assume désormais cette mission de détermination du niveau de remboursement des médicaments et de fixation de leur prix. La contribution associative a pour objet principal de faire valoir, dans une perspective de démocratie sanitaire, les besoins et les intérêts des personnes directement concernées par les produits de santé en cours d’évaluation. En matière de VIH/sida et d’hépatites virales, elle s’intéresse en particulier à trois enjeux : l’efficacité immuno-virologique des médicaments, leur impact sur la qualité de vie des personnes (tolérance, effets indésirables, toxicité, impact sur l’organisation de la prise en charge médicale et de la vie quotidienne…) et les stratégies de développement des nouveaux produits de santé (qualité et design des essais, soutenabilité du coût des médicaments en rapport avec l’accès effectif pour les malades dans une logique d’équité, mise à disposition des produits durant leur développement…). A l’instar d’autres acteurs, le Groupe interassociatif TRT-5/CHV plaide pour un approfondissement du rôle des associations de malades et d’usagers du système de santé dans le processus d’évaluation des médicaments et des produits de santé, notamment en ce qui concerne la fixation du prix.

L’essentiel des présentations faites au cours de ce congrès, dont le programme était particulièrement riche, est disponible ici en téléchargement.