Prévalence des infections nosocomiales dans deux hôpitaux de Conakry (Guinée)
Alpha Kabinet Keita | Naman Doumbouya | Mamadou Saliou Sow | Bintou Konaté | Yacouba Dabo | Daniel Agbo Panzo | Mamady Keita
Résumé en Français
Introduction : Les infections nosocomiales sont évitables par l’hygiène. Elles ne sont pas suffisamment étudiées et documentées en Guinée. C’est dans ce but que nous avons réalisé dans les services de chirurgie et de réanimation du CHU de Conakry, une étude « un jour donné ». Méthodes : Quatorze services (12 de chirurgie et deux de réanimation) ont participé à l’étude. Au total, 310 patients ont été inclus. Résultats : Une infection nosocomiale a été observée chez 62 patients soit 20 %, [IC à 95 % 15,9-24,8 %]. Les infections du site opératoire ont été significativement plus fréquentes soit 67,7 % [IC 95 % 55,3-78,1 %], p = 0,0001 que les autres types d’infections (urinaire, peau et digestive) avec 20/62 32,3 %, [IC 95 % 21,9-44,6 %]. La durée moyenne d’hospitalisation de 29,1 ± 23,4 jours [IC 95 % 23,2 ± 35,04] pour les patients avec une infection nosocomiale était significativement différente (p = 0,0001) de celle observée chez les patients sans infection, 15,9 ± 16,3 jours [IC 95 % 13,8 ± 17,9]. Staphylococcus aureus a été la bactérie la plus fréquemment signalée dans 51,6 % des cas, [IC 95 % 39,5-63,6 %]. Une infection à Escherichia coli a été identifiée chez 13 patients porteurs de sonde urinaire 20,9 % [IC 95 % 12,7-32,6 %]. Au final, une létalité de 8,1 % a été observée chez les patients qui ont développé une infection au cours des soins. Discussion : Cette étude montre que les infections nosocomiales sont fréquentes dans le CHU de Conakry. Il serait nécessaire de mener d’autres études pour mettre en évidence les facteurs de risque afin de proposer des solutions.
English abstract
Introduction: Nosocomial infections can be prevented by applying simple hygiene rules. However, they have not been sufficiently studied in the Republic of Guinea. For this purpose, we conducted a one-day study in the Conakry University Hospital surgery wards and intensive care units. Methods: Fourteen units (12 surgical wards and 2 intensive care units) participated in the study. Results: A total of 310 patients were included. A nosocomial infection was observed in 62 patients, [20%, 95%CI 15.9-24.8%]. Surgical site infections were significantly more frequent with 42/62 cases [67.7%, 95%CI 55.3-78.1%, p = 0.0001] than other types of infections (urinary tract, skin and digestive) with 20/62 cases [32.3% 95%CI 21.9-44.6%]. The average hospital stay of 29.1 ± 23.4 days [95%CI, 23.2 ± 35.04] for patients with nosocomial infection was significantly different (p = 0.0001) from that observed in patients without nosocomial infection: 15.9 ± 16.3 days [95%CI, 13.8 ± 17.9]. Staphylococcus aureus was the pathogen most commonly isolated: 32/62 (51.6%; 95%CI 39.5-63.6%). Escherichia coli infection was identified in the bladder catheters of 13 patients [20.9%, 95%CI 12.7-32.6%]. Finally, five deaths were observed among the 62 patients with nosocomial infection. Discussion: This study shows that nosocomial infections are common in Conakry University Hospital. Further studies must be conducted to identify the risk factors for nosocomial infections and to propose solutions.
Santé publique n°2, mars-avril 2016 | p. 251 à 256 | publié le 9 juin 2016