Codage d'emplois (PCS 2003) : retour d'expérience d'une étude menée en service de santé au travail
Jean-Bernard Henrotin | Monique Vaissière | Maryline Etaix | Stéphane Malard | Mathieu Dziurla | Dominique Lafon
Résumé en Français
Objectif : Examiner la qualité d’un codage manuel d’emploi réalisé par des équipes de santé au travail, ayant accès à une application de Codage assisté des professions et des secteurs d’activité (CAPS). Méthodes : Les données d’une étude menée en service interentreprises, ont servi de base à l’examen du codage de 1 495 emplois avec la nomenclature des Professions et catégories socio-professionnelles 2003 (PCS) de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Une confrontation entre ce premier niveau de codage et un second niveau opéré par un codeur expérimenté a été réalisée. La concordance a été étudiée à l’aide du coefficient kappa (κ) et la comparaison de fréquence par des tests du Chi2. Résultats : Il est rapporté un problème spécifique de codes absents ou erronés pour la variable emploi à hauteur de 14,5 % pour les groupes sociaux (un digit) et 25,7 % pour le code profession (quatre digits). Si la concordance des deux premiers niveaux de la PCS semble satisfaisant (κ = 0,73 et κ = 0,75), il est constaté aussi des déséquilibres dans les flux de reclassement. Pour le codage des professions, le taux de codes divergents est de 48,2 %. Après corrections des divergences et données manquantes, des variations dans l’expression de variables socio-professionnelles pouvaient atteindre jusqu’à 8,6 %. Conclusions : Comparée à d’autres études, l’utilisation de l’outil CAPS semble apporter une aide efficace à la codification. Toutefois, nos résultats plaident aussi pour que le codage des emplois avec la PCS 2003 se fassent avec l’utilisation d’informations auxiliaires et par des personnes formées à son utilisation.
English abstract
Aim: To examine the quality of manual job coding carried out by occupational health teams with access to a software application that provides assistance in job and business sector coding (CAPS). Methods: Data from a study conducted in an Occupational Health Service were used to examine the first-level coding of 1,495 jobs by occupational health teams according to the French job classification entitled “PSC- Professions and socio-professional categories” (INSEE, 2003 version). A second level of coding was also performed by an experienced coder and the first and second level codes were compared. Agreement between the two coding systems was studied using the kappa coefficient (κ) and frequencies were compared by Chi2 tests. Results: Missing data or incorrect codes were observed for 14.5% of social groups (1 digit) and 25.7% of job codes (4 digits). While agreement between the first two levels of PCS 2003 appeared to be satisfactory (κ=0.73 and κ=0.75), imbalances in reassignment flows were effectively noted. The divergent job code rate was 48.2%. Variation in the frequency of socio-occupational variables was as high as 8.6% after correcting for missing data and divergent codes. Conclusions: Compared with other studies, the use of the CAPS tool appeared to provide effective coding assistance. However, our results indicate that job coding based on PSC 2003 should be conducted using ancillary data by personnel trained in the use of this tool.
Santé publique n°4, juillet-août 2016 | p. 471 à 480 | publié le 2 novembre 2016