Participation des médecins généralistes dans les prises en charge de leurs patients en hospitalisation à domicile
Inès Leung | Enrique Casalino | Dominique Pateron | Gilles Grateau | Elzbieta Garandeau | Matthieu de Stampa
Résumé en Français
Objectifs : L’hospitalisation à domicile (HAD) se développe en France et nécessite la participation des médecins généralistes pour la prise en charge de leurs patients. L’objectif de l’étude est d’identifier les incitatifs et les obstacles à la participation des médecins généralistes en HAD. Méthodes : Une étude qualitative a été réalisée à partir d’entretiens semi-dirigés au cours d’un focus groupe auprès de 12 médecins généralistes franciliens. Tous les entretiens ont été enregistrés puis retranscrits sous la forme de verbatims et l’analyse des données a utilisé la méthode de la théorie enracinée (Grounded Theory). Résultats : Les médecins généralistes avaient une bonne connaissance des indications et des lieux d’intervention de l’HAD mais ils exprimaient des difficultés sur le circuit de la demande d’entrée. Les médecins généralistes identifiaient des difficultés de positionnement dans les prises en charge de leur patients mais améliorées par leur expertise clinique à domicile. Les médecins insistaient sur la complexité des soins à domicile mais ils pouvaient s’appuyer sur l’expertise du médecin coordonnateur et ils étaient demandeurs de formation. Conclusions : Cette étude a identifié les incitatifs et les obstacles à la participation des médecins généralistes en HAD. Il apparaissait indispensable de simplifier le circuit de la demande d’entrée en HAD via la médecine de ville, de renforcer les incitations pour les visites à domicile et de soutenir les médecins généralistes dans les prises en charge des soins complexes.
English abstract
Objectives: Hospital at home (HAH) care is becoming increasingly popular in France and requires the involvement of general practitioners (GPs) in the care of their patients. The objective of this study was to identify the incentives and barriers to the involvement of general practitioners in HAH. Materials and methods: A qualitative study was carried out using semi-structured interviews during a focus group with 12 GPs. All interviews were recorded and then transcribed verbatim and data analysis used the grounded theory method. Results: General practitioners appeared to be familiar with the indications and places of care for HAH, but they highlighted the difficulties associated with the HAH request circuit. GPs identified difficulties determining their exact role in HAH, which were improved by their clinical expertise in home visits. Doctors stressed the complexity of home care, but they were assisted by the coordinating physician and they requested specific training. Conclusion: We identified incentives and barriers to the participation of GPs in HAH. The request circuit needs to be simplified, home visits need to be strengthened and support must be provided to GPs in their management of complex care.
Santé publique n°4, juillet-août 2016 | p. 499 à 504 | publié le 7 novembre 2016