Devenir à six mois de 795 victimes de traumatisme crânien léger pris en charge aux urgences de l'hôpital d'Annecy
Cécile Ricard | Pierre Casez | Hélène Gstalder | Suzanne Mawazini | Vincent Gauthier | Anne Fontanel | Catherine Avêque | François Despierre | Bertrand Thélot | Xavier Courtois
Résumé en Français
Introduction : les traumatismes crâniens légers (TCL) sont fréquents, difficiles à prendre en charge et leurs conséquences sont mal connues. Une étude prospective a été réalisée au centre hospitalier de la région d’Annecy (CHRA) dans le but d’estimer la fréquence des troubles à 6 mois et de repérer des facteurs favorisant leur survenue. Méthodes : tous les patients venus aux urgences du CHRA de février 2006 à juillet 2007 pour TCL ont été contactés par téléphone six mois après le traumatisme pour dépister la présence de troubles persistants. Les patients qui déclaraient des troubles lors de l’appel téléphonique étaient orientés pour une consultation, vers le centre ressources pour personnes cérébro-lésées du département. Résultats : parmi les 795 patients contactés, 93 ont signalé la présence de symptômes : troubles mnésiques (80 %), fatigabilité (79 %), céphalées (65 %), irritabilité (64 %), troubles du langage (64 %) et troubles de l’attention (62 %). Après ajustement, la présence de troubles à 6 mois était liée à l’âge, au fait d’être une femme, d’avoir présenté des céphalées lors de l’examen initial aux urgences et d’avoir eu un scanner. Discussion : les troubles qui ont été cités par les patients du CHRA étaient les mêmes que ceux d’autres études sur le sujet. Ces signes sont le plus souvent peu spécifiques et pour démontrer leur imputabilité au traumatisme crânien, une étude de type cas/témoins ou exposés/non exposés serait plus adaptée.
English abstract
Introduction: Mild traumatic brain injuries (mTBI) are common, but their outcomes are not very well known. A prospective study was conducted in Annecy hospital, France (CHRA), to assess the incidence of disorders 6 months after the injury and to identify risk factors for persistent disorders. Method: All patients admitted to the emergency department after a mild brain injury between February 2006 and July 2007 were included. They were contacted by telephone 6 months later to detect (by questionnaire) the presence of persistent disorders. Patients reporting disorders were referred to the local brain injury centre for a follow-up check-up. Results: Ninety three of the 795 patients contacted reported disorders: memory disorders (80%), sleep disorders (79%), headaches (65%), irritability (64%), speech disorders (64%) and concentration disorders (62%). Disorders at 6 months were independently associated with age, female gender, presence of headache at the initial examination and CT scan performed in the emergency department. Discussion: The disorders reported in this study were consistent with the results of previous studies. As these disorders are usually nonspecific, a case-control study or an exposed-unexposed study would be necessary to determine whether or not these disorders are linked to mTBI.
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Texte intégral sur www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=SPUB_136_0711
Santé publique n°6, novembre-décembre 2013 | p. 711 à 718 | publié le 27 janvier 2014