Travailleurs indépendants et dirigeants de très petites entreprises atteints d'un cancer : effet sur la survie entrepreneuriale
Résumé en Français
Objectif : Évaluer l’effet d’un cancer survenant chez les travailleurs indépendants et les dirigeants de très petites entreprises sur la durée de survie de leur entreprise.
Méthodes : Des données secondaires ont été obtenues pour 3 587 sujets âgés de 18 à 65 ans, qui travaillaient au moment du diagnostic de leur cancer entre 1995 et 2009, et pour 27 688 sujets-témoins appariés sur le sexe, l’âge et la profession. Avec étude longitudinale exhaustive en population, un modèle de Cox a décrit les temps de défaillance des très petites entreprises et de perte définitive d’emploi des travailleurs indépendants. La collecte a été réalisée par extraction dans la base de données du régime légal français de sécurité sociale des travailleurs indépendants.
Résultats : Les résultats-clés ont été que l’âge, le pronostic du cancer et une activité professionnelle impliquant une charge de travail physique très intense étaient des facteurs prédictifs de l’échec de l’entreprise pour les sujets atteints de cancer. Par rapport aux témoins, leur hazard ratio d’échec de l’entreprise était de 1,59 (IC 95 % = 1,50 ; 1,70). Néanmoins ce sur-risque, cinq ans après leur diagnostic de cancer, devenait non significatif : hazard ratio 1,11 (IC 95 % = 0,95 ; 1,30).
Conclusion : Ces résultats démontrent qu’au-delà de cinq ans de maintien d’activité, le coût économique lié au cancer supporté par les très petites entreprises et les travailleurs indépendants n’est pas important. Néanmoins passer ce cap de cinq ans nécessite d’être soutenu. Les auteurs décrivent les différentes aides possibles.
Méthodes : Des données secondaires ont été obtenues pour 3 587 sujets âgés de 18 à 65 ans, qui travaillaient au moment du diagnostic de leur cancer entre 1995 et 2009, et pour 27 688 sujets-témoins appariés sur le sexe, l’âge et la profession. Avec étude longitudinale exhaustive en population, un modèle de Cox a décrit les temps de défaillance des très petites entreprises et de perte définitive d’emploi des travailleurs indépendants. La collecte a été réalisée par extraction dans la base de données du régime légal français de sécurité sociale des travailleurs indépendants.
Résultats : Les résultats-clés ont été que l’âge, le pronostic du cancer et une activité professionnelle impliquant une charge de travail physique très intense étaient des facteurs prédictifs de l’échec de l’entreprise pour les sujets atteints de cancer. Par rapport aux témoins, leur hazard ratio d’échec de l’entreprise était de 1,59 (IC 95 % = 1,50 ; 1,70). Néanmoins ce sur-risque, cinq ans après leur diagnostic de cancer, devenait non significatif : hazard ratio 1,11 (IC 95 % = 0,95 ; 1,30).
Conclusion : Ces résultats démontrent qu’au-delà de cinq ans de maintien d’activité, le coût économique lié au cancer supporté par les très petites entreprises et les travailleurs indépendants n’est pas important. Néanmoins passer ce cap de cinq ans nécessite d’être soutenu. Les auteurs décrivent les différentes aides possibles.
English abstract
Aim: When self-employed and small business owners are diagnosed with cancer what is the effect on their small-firm survival duration?
Methods: Data Sources: secondary data for 3,587 subjects, 18-65 years, working when diagnosed with cancer in 1995-2009 and a comparison group of 27,688 subjects matched for gender, age and occupation.
Study design: a comprehensive population-based longitudinal study. A Cox model described time to failures of small businesses and terminations of self-employment.
Data Collection Methods: extraction from the statutory mandatory self-employed social security scheme database.
Results: Findings were that age, cancer prognosis and very intense physical workload occupation were independent predictors of enterprise failure for cancer-exposed subjects. Compared with unexposed subjects, their global hazard ratio was 1.59 (95% CI = 1.50 – 1.70). However, the difference at five years after cancer diagnosis became non-significant: hazard ratio 1.11 (95% CI = 0.95 – 1.30).
Conclusion: These findings demonstrate that beyond 5 years of maintenance of activity, the economic cost of cancer supported by very small businesses and self-employed is not important. However, support is required to pass through these first 5 years. The authors describe the various possible aids that could be implemented.
Methods: Data Sources: secondary data for 3,587 subjects, 18-65 years, working when diagnosed with cancer in 1995-2009 and a comparison group of 27,688 subjects matched for gender, age and occupation.
Study design: a comprehensive population-based longitudinal study. A Cox model described time to failures of small businesses and terminations of self-employment.
Data Collection Methods: extraction from the statutory mandatory self-employed social security scheme database.
Results: Findings were that age, cancer prognosis and very intense physical workload occupation were independent predictors of enterprise failure for cancer-exposed subjects. Compared with unexposed subjects, their global hazard ratio was 1.59 (95% CI = 1.50 – 1.70). However, the difference at five years after cancer diagnosis became non-significant: hazard ratio 1.11 (95% CI = 0.95 – 1.30).
Conclusion: These findings demonstrate that beyond 5 years of maintenance of activity, the economic cost of cancer supported by very small businesses and self-employed is not important. However, support is required to pass through these first 5 years. The authors describe the various possible aids that could be implemented.
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Texte intégral sur www.cairn.info/revue-sante-publique-2015-HS-page-145.htm
Santé publique n°1 supplément, janvier-février 2015 | p. 145 à 154 | publié le 8 avril 2015