Moments marquants de l'Assemblée Générale 2020 de la SFSP
LE DOSSIER DU MOIS
OCTOBRE 2020 :
« A la suite du travail mené au sein du groupe sur le modèle économique de l’association, la proposition a été faite de diminuer le montant de la cotisation pour les adhérents individuels »
INTERVIEW

LE POINT DE VUE DE :
François Berdougo
DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE SANTÉ PUBLIQUE
L'Assemblée Générale de la Société Française de Santé Publique s'est tenue le 25 Septembre 2020, quelles sont les informations importantes à retenir ?
Le contexte de cette Assemblée générale était, évidemment, particulier, puisque nous avions dû déplacer sa tenue d’avril à septembre. En outre, l’évolution de la situation épidémique nous a contraint à la tenir intégralement à distance. La participation en visioconférence fut possible grâce à la mobilisation de l’équipe de la SFSP, que je remercie chaleureusement.
De façon habituelle, l’Assemblée générale a donné lieu à la présentation du rapport moral du Président, du rapport d’activités et du rapport financier de l’exercice passé. 2019 fut une année de transition, pour la SFSP, notamment du fait des changements importants dans l’équipe salariée, avec le départ de Flore Lecomte, Déléguée générale, et d’Anne Laurent, Cheffe de projets, qui en étaient deux piliers, mais aussi de la réorganisation du travail d’édition de la revue Santé Publique. Elle fut aussi celle du rétablissement de la situation financière de la SFSP, après deux exercices consécutifs difficiles. L’année 2019 s’est en effet conclue sur une situation financière excédentaire, ce qui a permis au Conseil d’Administration de proposer l’allocation de cet excédent aux réserves associatives, qui avaient été entamées au cours des années précédentes.
Sur le plan de l’activité, 2019 a été une année riche en activité, avec comme point d’orgue la 12ème Conférence européenne de santé publique, à Marseille, en novembre. Cet événement, placé sous la présidence d’Yves Charpak, a largement occupé l’association et son équipe salariée, notamment dans le but de mobiliser les communautés françaises de santé publique, habituellement peu présentes dans ces espaces européens. Le résultat est un succès, avec la participation de plus de 582 Français.e.s, ce qui a permis d’atteindre un nombre de participant.e.s jamais égalé à cette conférence : 2429 ! Sur le plan scientifique, ce sont environ 2000 résumés qui ont été soumis, contre 1500 habituellement. En outre, la SFSP a coordonné la mise en place d’une « Maison France », qui a permis à 9 grands organismes de santé publique d’être visibles et de présenter leurs travaux aux congressistes, autour d’un programme d’animation ad hoc. Nous sortons de cet événement forts de ce succès.
L’enjeu est désormais de maintenir et d’amplifier la dynamique internationale au sein de la SFSP, et plus largement dans les communautés françaises. Que chacun sache qu’il est simple de rejoindre l’un des nombreux groupes de travail thématiques de EUPHA, par exemple "Environnement et Santé". A courte échéance, nous signalons de nouveau la tenue du Congrès mondial de santé publique, en même temps que la 13ème Conférence européenne, du 12 au 16 octobre. Du fait de son déroulement intégralement dématérialisé, il sera possible de le suivre en direct ou en différé, et à un tarif d’inscription largement inférieur à ce qu’il est d’ordinaire : lien pour en savoir plus.
L’Assemblée générale a également été l’occasion de faire évoluer le montant des cotisations à l’association. Quelles en sont les raisons et comment cela se traduira-t-il ?
A la suite du travail mené au sein du groupe sur le modèle économique de l’association, la proposition a été faite de diminuer le montant de la cotisation pour les adhérents individuels. En 2018, la cotisation avait été fixée à 50€, notamment dans le but de faire face à la situation financière difficile que nous connaissions alors. Cette hausse a rempli l’objectif d’amortir provisoirement le choc, en générant de nouvelles ressources, mais les cotisations continuent de représenter une part marginale de nos ressources. Si elles peuvent évidemment être un levier important de notre indépendance, nous faisons le pari que ce ne sera réellement le cas qu’à condition d’accroître de façon significative le nombre des adhérents. C’est sur cet enjeu que nous devons mettre la priorité dans les prochaines années, face à un effritement continu du nombre d’adhérents individuels au cours des dix dernières années. C’est aussi du nombre de ses adhérents que la SFSP développera son assise et sera plus forte pour servir ses objectifs de réseautage, d’influence et de plaidoyer. Face à ces divers constats, l’Assemblée générale a décidé de fixer le montant de la cotisation à son niveau antérieur à 2019, soit 35€. Pour les étudiant.e.s, il est toujours de 10€.
L’Assemblée générale a également adopté une proposition de modification de la grille de cotisation pour les personnes morales. Depuis 2019, elle comprenait trois catégories, qui étaient fondées sur le nombre de salariés des organismes. Nous avons voulu mettre en œuvre les principes d’accessibilité, de solidarité et d’une plus grande progressivité. La grille comprend désormais six catégories, qui sont fondées sur le budget des organismes. En 2021, la cotisation annuelle des personnes morales s’échelonnera ainsi de 50€ pour les plus petites à 1000€ pour les plus grosses structures.
Une réunion du Conseil d’Administration a eu lieu le même jour que l'Assemblée Générale. Que faut-il en retenir ?
Trois points majeurs peuvent être soulignés :
- Le Conseil d’Administration a validé le thème du prochain congrès de la SFSP, qui se tiendra au Palais des Congrès du Futuroscope de Poitiers du 13 au 15 octobre 2021. Nous ne pouvons pas en dire plus pour l’instant, mais restez branché.e.s, comme l’on dit, nous communiquerons rapidement à ce sujet !
- Le Conseil d’Administration a approuvé le texte d’un « Cadre de référence des financements » de la SFSP. Il avait donné mandat au groupe de travail sur le modèle économique de doter l’association d’un ensemble de principes et de règles en matière de financement de ses activités. Un document a été préparé dans ce sens, et validé ce jour-là. Il constitue désormais le cadre d’acceptabilité des financements que la SFSP peut être amenée à solliciter.
- Enfin, le Conseil d’Administration a débattu de l’implication de la SFSP dans le futur « Ségur de la santé publique » et a exprimé la volonté que notre organisation y contribue largement. Nous sommes dans les starting blocks et y reviendrons très prochainement dans le Flash Email !
Dans le cadre de l’Assemblée générale s’est tenue une conférence-débat sur la pandémie Covid. Que peut-on en dire ?
Trois intervenants nous avaient fait le plaisir de répondre présents à l’invitation lancée pour « tirer des premières leçons de la crise Covid » : Jean-François Delfraissy (Président du Conseil scientifique Covid), Aurélien Rousseau (Directeur général de l’ARS Île-de-France) et Jean-Pierre Thierry (Conseiller médical de France Assos Santé). Nous avions programmé cette conférence-débat à un moment où nous ne savions pas dans quelle situation la pandémie nous mettrait ; elle s’est ancrée à la fois dans les leçons de la « phase aiguë du printemps » et dans l’actualité inquiétante des dernières semaines. Chacun a pu, à sa manière, proposer sa lecture des réussites et des échecs, des forces et des faiblesses des acteurs de la santé publique en France pour faire face à cette épidémie. Outre la question des relations entre expertise scientifique et décision politique, l’enjeu de la participation sociale a été central dans les échanges entre les intervenants. Tous ont souligné à quel point les autorités n’avaient pas su associer les populations autant que les acteurs de santé et sociaux non institutionnels (de première ou de deuxième ligne) à la mise en œuvre des réponses à cette « crise » que nous avons traversé et que nous continuons de vivre. Jean-François Delfraissy a indiqué que son plus grand regret avait été d’échouer à convaincre le politique de la nécessité de mettre en place un « Comité de liaison avec la société », mais indiqué que l’enjeu se jouait aujourd’hui probablement à l’échelle des grandes villes et aires urbaines. Aurélien Rousseau a estimé que cette première phase avait rendu encore plus visible l’importance des démarches communautaires en santé dans les réponses de santé publique. Jean-Pierre Thierry a regretté que les instances de démocratie sanitaire n’aient pas été sollicitées par les institutions publiques pour jouer leur rôle d’alerte autant que de coopération dans l’invention des réponses, alors même que la mobilisation des acteurs avait été majeure pour répondre aux besoins des usagers-habitants-citoyens.
Nous remercions de nouveau chaleureusement les intervenants pour leur présence à nos côtés dans ce débat qui est loin d’être clos. Vous pouvez retrouver le replay complet de cette conférence-débat ainsi que les interventions de chaque participants sur notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=i6UjWkkElQg.
Jean-François Delfraissy a indiqué que son plus grand regret avait été d’échouer à convaincre le politique de la nécessité de mettre en place un « Comité de liaison avec la société »
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