La SFSP s’associe à la démarche d’un « Dry January à la française »
C’est l’ensemble de la population qui est concerné par les conséquences négatives de la consommation d’alcool et non, comme cela est parfois perçu, les seules personnes dépendantes. Or, près d’un quart des 18 à 75 ans a une consommation qui va au-delà des repères promus par l’agence Santé publique France et l’INCa. Ces repères ont été retenus car ils sont associés à un risque sanitaire faible mais cependant bien réel[1].
L’usage d’alcool est un déterminant majeur de la santé, la France occupant le peu enviable 3ème rang des pays de l’OCDE en matière de consommation[2],[3]. Il contribue aux inégalités sociales de santé et est responsable de nombreux dommages sanitaires et sociaux ; par exemple, l’alcool est présent dans 30% des actes de violences et dans 40% des violences familiales[4],[5]. En outre, 41 000 décès sont attribuables à sa consommation[6], soit la totalité de la population d’une ville comme Castres, Thionville ou Bourg-en-Bresse.
Pour sortir de cette situation, la SFSP demande la mise en œuvre d’une politique publique cohérente et déterminée, à la hauteur des enjeux et qui vise notamment à changer l’image de ce produit.
Elle doit favoriser des environnements protecteurs, par une réduction de l’omniprésence de l’alcool et de son accessibilité permanente (publicité envahissante, non-respect des interdits de vente notamment aux mineurs, vente promotionnelle…) afin de réduire la pression sociale qui pousse à la consommation. Créer un environnement favorable, c’est aussi mettre à disposition des publics concernés les ressources nécessaires à leur santé globale, de l’activité physique à la gestion des stress, d’un accompagnement de la famille à une organisation du travail adaptée, des actions de prévention collective efficaces dans les différents milieux de vie et auprès des jeunes et des moins jeunes. Les acteurs fédérés au sein de la SFSP ne cessent de le défendre. Sans cela, l’extraordinaire pression publicitaire des alcooliers, associée à un accès simple notamment pour les plus jeunes, font de l’alcool un produit considéré comme banal, convivial et sans risque, bien loin de la réalité.
Loin d’une politique prohibitionniste, ni souhaitable, ni efficace, réduire les risques et dommages liés à l’alcool passe par une politique de prévention globale, qui associe environnements protecteurs, promotion des informations sur les repères de consommation et accompagnement bienveillant des personnes en difficulté du fait de leur consommation d’alcool.
Avec cette volonté, la SFSP s’associe au défi, proposé à nos concitoyens en janvier, d’opérer une pause en matière d’alcool. Individuellement et collectivement, comme cela a pu être fait dans d’autres pays et en particulier au Royaume Uni, cette opération de permet de prendre conscience de la place de l’alcool au quotidien et dans nos rapports sociaux et de constater les bénéfices de cette pause sur notre corps ou sur nos relations. A terme, elle permet de mieux maitriser sa consommation d’alcool.
Boire de l’alcool, « c’est pas obligatoire ». Relever #LeDéfiDeJanvier ensemble, c’est se donner l’opportunité de penser la place de l’alcool dans la société et dans nos vies en ouvrant le dialogue.
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[1] « Un risque absolu vie-entière de mortalité attribuable à l’alcool situé entre un décès sur 100 et un décès sur 1 000 », Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 26 mars 2019
[2] Comme cela a récemment été rappelé par l’OCDE dans Panorama de la santé 2019 : Les indicateurs de l'OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://www.oecd.org/france/health-at-a-glance-france-FR.pdf
[3] L’OMS a illustré la relation très parlante entre le % des décès attribuables à l’alcool et les volumes d’alcool pur par habitant dans chaque pays (exploitation des données du Global status report on alcohol and health 2014, p. 293, 294, 316, 317)
[4] Bègue, L. (2011). Conduites agressives et alcoolisation. Economie et statistique, 448(1), 177-190.
[5] Rizk, C. (2012). L’emprise de l’alcool ou de la drogue sur les auteurs d’actes de violences, de menaces ou d’injures décrits par les personnes s’étant déclarées victimes lors des enquêtes ‘‘Cadre de vie et sécurité’’ de 2009 à 2012. INHES/ONDRP, Repères, 19, 1-27.
[6] Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 19 février 2019